Que de faux départs pour un retour à zéro !

Alors que nous rentrons à petits pas dans l'automne et que la neige commence déjà à blanchir les sommets, nous venons de passer l'été sans avoir la moindre idée de la date à laquelle nous pourrions enfin partir. Mais nous savions au fond de nous que, du jour au lendemain, tout allait se débloquer pour nous et qu'il nous faudrait être très réactifs car tout allait s’enchainer très vite !

Les bonnes nouvelles tant attendues du côté des services d'immigration du Canada ont fini par arriver au début de l'été alors que nos visas n'allaient pas tarder à expirer. D'abord pour Alexandre puis pour moi, nous obtenons 90 jours supplémentaires pour rentrer sur le territoire canadien. Il faut dire que le coronavirus a quelque peu contrarié nos plans de départ, à savoir arriver à Montréal le 25 juin dernier, au début de l'été... L'extension obtenue nous donne alors une bonne bouffée d'air frais dans cette situation internationale si particulière. Elle nous laisse un peu plus de temps devant nous pour nous préparer et nous présenter aux portes du Canada. Mais les restrictions perdurent...  

Alors qu'Alexandre continue à travailler plein pot sur ses chantiers entre l'Aude et les Pyrénées Orientales, nos démarches administratives avancent et pas après pas, notre dossier de départ s'étoffe. Nos recherches de travail en Colombie Britannique finissent par porter leurs fruits. Mon expérience de masseuse à Whistler m'ouvre les portes d'un nouveau spa et Alexandre va pouvoir travailler dans le secteur de Vancouver en travaux d'accès difficiles. Ces offres d'emploi sont les clés des frontières que le Canada maintiennent fermées pour se protéger en ces temps de pandémie. 

Le départ est alors possible mais reste la question du quand. Travailler en déplacement pour mettre de l'argent de côté pour pouvoir partir ne nous a pas encore permis d'avancer suffisamment sur notre Toyota qui reste en chantier dans son abri aux quatre vents. Il y a encore de quoi faire, les mois de confinement ayant bien retardé l'avancement du remontage... Et le mois de septembre commence à approcher à grands pas... Malgré notre extension de trois mois supplémentaires pour arriver au Canada, il ne va pas falloir tarder car le début de l'hiver va arriver vite en Colombie Britannique et il vaut mieux que nous arrivions avant. Deux problèmes peuvent se présenter à nous : celui de traverser le Canada et faire 6000 kilomètres avec un temps hivernal mais aussi celui d'arriver à Whistler et ne pas trouver de logement car les toits à un prix abordable y sont rares quand on arrive trop tard...

C'est notre Passat qui fait office de premier fusible qui pète. Robuste et fidèle ces deux dernières années, elle est allée au bout avant de nous lâcher de retour d'Albi un vendredi après-midi alors qu'Alexandre doit repartir en chantier sur Font Romeu pour le lundi matin... Matériel de chantier, matelas, bidon de diluant acheté le matin, siège bébé... Nous devons abandonner le navire et il nous faut tout embarquer à l'aide de nos quatre bras dans le train qui nous ramènera jusqu'à Lourdes où nous ne nous attendons pas à des miracles. Nous n'avons plus qu'à vendre pour une bouchée de pain celle qui nous aura rendu tant de bons et loyaux services jusque là. Mais surtout, il va falloir que pépère finisse par être prêt !

Ça commence à prendre forme !
Rentrer les meubles, les ressortir pour les rentrer encore... Tout va finir par s'ajuster !

Nous tirons encore deux semaines sur la corde en empruntant des véhicules ici et là. Tous les trois en Twingo avec le chargement pour une semaine de chantier, nous retrouvons les bases du minimalisme ! Prendre ce qu'il faut et pas plus ! Ça nous aide à repenser au strict nécessaire car nous allons être trois dans le 4x4 maintenant ! Et même si nous partons pour nous installer sous un toit, nous allons quand même passer quelques semaines dans le 4x4 tous les trois. 

Début Août, la date de départ n'est toujours pas fixée mais nous ne perdons pas de temps et nous choisissons de repasser le test de français nécessaire pour présenter une nouvelle demande de résidence permanente. Le test que nous avions passé à peine rentrés en France n'étant plus valable après deux ans, nous devons tout reprendre. Nous étions pressés de repartir quand nous avons atterri à Toulouse fin mai 2018 et les deux ans ont été plus que nécessaires pour se préparer à repartir. 

Quelques jours de plus et le deuxième fusible qui pète c'est... "Claire !!! Aux urgences !!!". 7h du matin, alors qu'Alexandre doit partir sur Luchon pour souder sur le 4x4, il rentre en trombe dans la maison semant derrière lui de grosses gouttes de sang. En dévissant la ridelle pour régler sa hauteur, celle-ci s'ouvre et retombe, éclatant l'annulaire droit d'Alex pris en sandwich entre le bord inférieur de la ridelle et la vis de fixation... Sur le coup, il pense perdre sa phalange mais des urgences à la clinique SOS Mains, il est opéré le même jour en ambulatoire. Il sort de la clinique avec pas moins de 15 points de suture, et ce juste sur le bout du doigt, ainsi qu'un magnifique faux ongle ! Là pour le coup, Alexandre est obligé de s'arrêter de travailler et ce n'est pas une mauvaise chose d'un certain côté. Un mal pour un bien, nous allons pouvoir avancer tous les deux les travaux sur le 4x4 après quelques jours de repos nécessaires. Quand on commence à se faire mal, ce n'est pas toujours très bon !

Chaque petite chose à faire peut paraître insignifiante mais prend toujours beaucoup plus de temps que ce que nous pensions car tout est adaptation permanente... Fixer le siège de Sacha par exemple aura été un bon casse-tête entre son positionnement, sa fixation à la caisse là où l'accès n'est pas très bon, la découpe des meubles en conséquence. Puis c'est le tour du châssis du nouveau réservoir d'eau, du support de la batterie, du ventilateur et du boiler qui changent de place... Tout est à agencer de nouveau, tout est à adapter de nouveau mais nous commençons à voir le bout et envisageons de tirer les câbles et faire le branchement des durites de liquide de refroidissement et des tuyaux d'eau. Et nous commençons à envisager de prendre notre billet d'avion pour début septembre...

Remontage du pare-chocs avant
 

Pépère roule, Sacha est bien assis, il y a encore de quoi faire mais nous prenons la route pour nos derniers rendez-vous "santé" sur Toulouse et Montauban. Première halte pour récupérer les pare-chocs fraîchement repeints par Léo, c'est mieux pour circuler à Toulouse... Il est temps aussi de récupérer la tente chez Florent, nous partageons un dernier repas au garage et nous commençons ici et là à dire au-revoir car ça y est, nous avons une date de départ ! Le 8 septembre soit dix jours plus tard ! Sitôt le billet acheté, sitôt le billet annulé par la compagnie... Et on nous annonce que nous serons bien sûr remboursés, mais dans 90 jours ouvrés seulement ! Il faut revoir nos plans car KLM ne semble pas disposée à assurer le vol Toronto-Halifax et ce, pour n'importe quelle date. Et nous devons arriver à Halifax, en Nouvelle-Écosse, là où arrivera aussi le 4x4. Effectivement, les provinces Atlantique du Canada imposent une quarantaine pour ceux qui arrivent des autres provinces du pays. Nous ne pouvons pas arriver en Ontario ou au Québec, faire nos 14 jours de quarantaine dans ces provinces puis nous diriger vers la "bulle" atlantique et refaire une quarantaine avant de récupérer notre Toyota. Il nous faut donc arriver absolument à Halifax.

Nous partirons donc de Paris et non plus de Bruxelles, toujours le 8 septembre... Mais est-ce bien raisonnable ? Nous rentrons à notre port d'attache dans les Pyrénées, chez mes parents. Nous avons encore tant à faire avant de prendre la route vers la Belgique et le port d'Anvers... Quelques jours de boulot sur le 4x4, un ou deux jours pour faire du tri, charger nos affaires et tout faire rentrer, prévoir du rangement... Le 8 septembre, c'est trop proche... Déjà que nous ne dormons pas beaucoup lorsque nous pouvons faire des nocturnes et avancer tous les deux quand Sacha est endormi... Il nous faut repousser au 15 septembre sinon c'est évident, nous n'arriverons pas à être prêts et nous ne pouvons pas faire des journées de 36 heures ! 

Montage de meubles pour Sacha et son grand-père

Puis c'est le tour de la construction d'une maison en carton avec sa grand-mère !


Nous décalons tout : la date de dépôt du 4x4 au port d'Anvers, notre logement pour 15 jours de quarantaine. Nous prévenons nos employeurs canadiens que nous commencerons une semaine plus tard et nous achetons enfin un nouveau billet, pour le 15 cette fois avec Air Canada qui nous mènera à bon port à Halifax en passant par Montréal ! Mes parents sont bien présents pour nous aider en gardant Sacha la journée. Ils vont se balader, s'occupent du jardin, font de la cuisine et il s’initie aux travaux de menuiserie. Pendant ce temps, j'ai la tête concentrée et les mains libres pour finaliser les travaux d'électricité à l'intérieur pendant qu'Alex s'occupe des derniers préparatifs mécaniques en passant par un peu de carrosserie avec Rémi. Et alors que nous pensons approcher du bout, il en reste toujours à faire, ça nous paraît interminable et même le 15 septembre nous semble trop proche ! 

En direct de la Carrosserie Gazoline !

Dernières petites retouches du hayon par Rémi

Des regrets de ne pas l'avoir rencontré plus tôt celui-là, aussi bien pour son travail que pour sa personne !

Nous ne comptons plus les heures de sommeil en moins, il nous reste trop peu d'heures pour terminer. Nous nous faisons une raison, nous n'aurons pas le temps de tout terminer à temps mais pratiquement tout est fonctionnel. C'est le plus important ! Et puis, un nouveau fusible pète à deux jours de prendre la route et nous rappelle que nous tirons sacrément sur la corde. "Et merde... Claire ! Aux urgences !!!!!". Et moi qui réponds : "Mais p..., tu ne peux pas faire attention !?". Alexandre s'est ouvert l'annulaire gauche cette fois avec le cutter, bien incisé dans le sens de la longueur. Deuxième virée aux urgences en un mois ! Mais pas le temps cette fois d'aller jusqu'à Toulouse pour opérer si besoin. 6 points plus tard, Alexandre sort des urgences et reprend ce qu'il était en train de faire, pas le choix... Heureusement qu'il rentre à temps car je manque de mettre le feu à la voiture après avoir fait un mauvais branchement ! Un fil qui fond à ses deux extrémités, au niveau de la batterie auxiliaire et du branchement de l'autoradio, beaucoup de fumée, de bonnes réactions et pas plus de dégâts, ouf !

Nous sommes mardi... Il est temps de penser au chargement et au rangement maintenant... Nous pensions prendre la route le mercredi... Mais c'est encore trop juste et nous ne pouvons pas partir à l'arrache sans souffler au moins quelques heures en prenant du temps avec mes parents avant de partir. Nous en avons tous besoin car ils serrent les dents tout comme nous, partageant avec nous cette tension et toutes ces émotions liées à notre départ qui se rapproche. Nous repoussons encore d'une journée, nous ferons une plus grosse journée de route le jeudi où nous avons prévu de passer dire au revoir à des amis. Nous sommes encore dans les temps. Et ça fait du bien de souffler un peu avant de quitter Ouzous qui aura été notre refuge et notre nid pendant plus de 4 mois, depuis que nous n'avons plus le chez nous que nous avions trouvé en Ariège la veille de la naissance de Sacha...

Jeudi 10 septembre au matin, c'est le moment de se serrer dans les bras et de se dire à bientôt bien que nous n'avons encore aucune idée de quand nous nous reverrons. Plus de 800 kilomètres nous attendent aujourd'hui pour rejoindre notre destination du jour, Évian, en passant par Narbonne où nous ferons une halte dire "bonjour" et "à bientôt" chez Globe Camper, ce que nous nous étions promis de faire avant de partir. L'excitation d'être en route pour partir enfin ne nous permet cependant pas de réaliser que quelque chose est en train de se préparer dans le moteur comme en témoigne la pression de l'huile moteur, plutôt basse... Il faut dire que pendant 4 ans, la sonde de pression d'huile ne fonctionnant pas, nous n'accordions pas beaucoup d'importance à cet indicateur...

La route jusqu'au Lac Léman se passe très bien, nous retrouvons nos amis, soufflons une journée. C'est le samedi 12 que nous reprenons la route vers la Belgique où nous devons déposer Pépère le lundi matin impérativement pour qu'il voyage d'Anvers vers Halifax en bateau. De nouveaux au-revoirs, des larmes qui perlent aux coins des yeux, nous ne savons pas quand nous nous retrouverons tandis que nous partons démarrer une nouvelle vie au Canada. Nous repartons vers un pays qui nous a déjà accueillis il y a 6 ans et qui, dès lors qu'il nous ouvrira de nouveau ses portes, nous permettra un nouveau départ, une nouvelle vie. Même si nous retrouverons des marques, des lieux, des personnes connues, nous repartons de 0, pour la cinquième fois...

Petites vérifications mécaniques avant de reprendre la route

Moments de joie et d'innocence dans les eaux claires du lac Léman
 

Nous quittons Évian, dans un mélange de peur et d'excitation, nous serons seuls mais ensemble maintenant jusqu'à notre vol... Nous faisons le plein de gazole, Alexandre vérifie le niveau d'huile, en rajoute un peu et c'est parti ! Voici un peu plus d'une heure que nous roulons sur l'autoroute qu'un claquement régulier se fait entendre, comme celui d'une sangle sur le toit. L'oreille attentive, nous ne nous alarmons pas pour autant et tandis que nous parlons, Alexandre qui voulait sortir à la prochaine aire pour vérifier, laisse passer la sortie. Nous amorçons un faux plat montant en ligne droite et là, plus de doute, il se passe quelque chose. Notre 61 n'accélère plus et Alex s'arrête de suite sur la bande d'arrêt d'urgence. En ouvrant la porte, il constate que le claquement vient du moteur et se lèvent les doutes sur la bonne santé de notre moteur... Il le coupe, ouvre le capot et là, gros bruit de décompression... Sans compter sur la fumée blanche qui sort du bouchon de remplissage d'huile en l'ouvrant...

Ce n'est pas bon, pas bon du tout et nous le savons tous les deux. Acculés, le pire scénario nous traverse l'esprit, à la fois impensable et si réaliste dans ce moment si amer : nous séparer de notre cher compagnon dans l'état pour pouvoir partir... Alexandre passe de coups de fil, rien n'en sort de très rassurant mais ça nous donne une idée de ce qui pourrait s'être passé... Segmentation ? Serrage moteur ? Et puis nous pensons à Maxime que nous avions rencontré au Canada et qui vit pas très loin de là. Il répond présent et propose de venir nous chercher avec son 61 et une remorque là où la dépanneuse nous déposera. En discutant avec Maxime au téléphone, il laisse entendre que ça pourrait être le turbo... La dépanneuse nous ramène à son port et nous allons avoir un peu de temps avant que Maxime n'arrive. Alexandre commence donc à démonter les tubulures du turbo et très vite, nous pouvons constater les dégâts. Effectivement, les pales de l'hélice du turbo sont abîmées et la vis de fixation desserrée... 

Les rescapés de l'A39

Prêts à charger !


Rien ne vaut un 61 pour en assister un autre !

Maxime et sa copine arrivent finalement et nous chargeons Pépère avec le soleil couchant. Le câble de l'alimentation des feux de la remorque ayant été sectionné, il va falloir qu'Alex active feux et clignotants en simultané et du coup, nous grimpons tous les trois dans notre Toyota, sur la remorque. Nous n'avons jamais été aussi hauts bien assis au poste de pilotage, Sacha dort sur moi dans le porte-bébé tandis que le moteur du 61 de Maxime rutile pour transporter son lourd congénère jusqu'à chez lui, notre nouveau refuge... Mais pour gagner ce lieu, il ne faut pas oublier les 8 kilomètres finaux de montée. Une pause s'impose tandis que le Toyota de Maxime chauffe un peu. Il faut dire que le notre pèse ses 3 tonnes quand même et que ce dernier raidillon ne le ménage pas ! Il fait nuit noire quand nous arrivons chez Maxime, il n'y a plus qu'à manger un peu et filer se coucher pour se reposer et retrouver des idées les plus claires possible. Demain est un autre jour...

Des voyages pas comme les autres...


 
Dimanche matin, le temps est au beau fixe, l'opération du moteur peut commencer après un bon petit déjeuner avec nos hôtes. Alexandre, Maxime et Luc, son papa, constatent effectivement que le turbo est cuit et ils se lancent dans le démontage du haut moteur pour vérifier qu'il n'existe pas d'autres dégâts. Tout apparaît dans un bon état sous la culasse et une vague d'optimisme nous gagne en pensant que le problème est bien le turbo uniquement. De plus, Maxime nous propose de le remplacer avec un turbo qu'il a de réserve, qui a ses 400 000 kilomètres mais qui est en bon état. Mais c'est dans l'après-midi que le tableau redevient moins favorable à une réparation simple et rapide... En voulant faire tourner le moteur, il est bien bloqué et il faut ouvrir aussi le bas moteur... Il n'y a plus qu'à et de toute façon, nous n'avons pas le choix.

Dimanche fin de journée, le diagnostic tombe tandis que Pierre et Matthieu, qui vivent aussi dans le coin, viennent faire un petit détour pour nous voir de retour des 24 heures du Tout Terrain. En démontant le carter d'huile, un bruit métallique : c'est le banjo du circuit de lubrification d'huile du moteur qui s'est dévissé et qui est tombé dans le carter. Les bielles 1-3-4-5 et 6 sont bien huilées mais la N°2 est sèche, bleue et les coussinets sont clairement endommagés. Voilà où était le blocage... Mais nos anges gardiens ne sont pas inquiets et réfléchissent déjà à une solution efficace et rapide. Pierre a des coussinets en rab, il va falloir vérifier l'état du vilebrequin là où les coussinets ont accroché, vérifier l'état des pistons... mais pour l'instant, une petite bière ? C'est vrai que ça se fête de tomber en panne exactement là où il faut sachant que Pierre et Matthieu ne sont qu'à quelques dizaines de minutes de chez Luc et Maxime...
 
Le renfort est arrivé !

Réunion de garage

Les coussinets de la 2ème bielle


La semaine commence vraiment bien avec du cœur à l'ouvrage et d'autres bonnes nouvelles quant à notre départ : avion et bateau reportés sans problème, Airbnb pour notre quarantaine annulé sans frais. Il n'y a plus qu'à programmer un nouveau départ avec optimisme et réalisme car même si cette nouvelle panne a demandé une opération à cœur ouvert du moteur de notre Toyota, elle ne semble pas contrarier la réalisation de ce que nous attendons fermement depuis mai 2018. Comment avons-nous pu imaginer partir sans Pépère ?... Et deux semaines de retard dans nos plans, ce n'est au final qu'une contrariété, non ? 
 
L'important c'est d'être ensemble, non ?

 
Du côté du garage, Alex s'occupe de démonter les bielles et procède au nettoyage. Nous attendons Pierre de pied ferme qui, après sa journée de travail vient nettoyer le vilebrequin en enlevant les débris de coussinets à l'aide d'une petite lime et de papier de verre. Il rembarque avec lui le piston 2 et le 5 en comparaison pour en vérifier le lendemain la dureté et s'il y a déformation. Les nouvelles sont plus que bonnes de nouveau et le mardi, le remontage peut commencer. D'abord les pistons et les bielles puis la culasse avec un nouveau joint sans oublier le banjo du circuit de lubrification d'huile, serré avec de la loctite pour être sûr qu'il ne se dévisse pas de nouveau... 
 
Nettoyage du vilebrequin

Etat des lieux du haut moteur

Le moteur de notre 61 de nouveau en pièces


Le turbo de Maxime est mis en position mais la patte de fixation n'est pas bonne. Lorsque nous avions fait un échange standard en 2012, le corps de notre turbo n'était autre que celui d'un 80 tandis que celui de Max est celui d'un 61... Il faut donc modifier la patte située sous le turbo pour pouvoir le fixer au bloc moteur. La prise des compressions est faite et l'injection remontée. Il ne manque plus qu'à recharger les batteries qui sont un peu faibles pour permettre le prochain redémarrage et réamorcer le circuit de gazole. Mais Pépère ne veut pas démarrer... Au niveau du 6ème injecteur, ça pisse du gazole et la cause est évidente. Le filetage de la tête de l'injecteur est mort... Encore une fois, Pierre a tout ce qu'il faut et il revient avec un taraud pour rectifier le filetage de l'injecteur et nous récupérons un banjo sur le 45 de Maxime, le temps d'en commander un neuf. Le plein de liquide de refroidissement est refait, tous les ingrédients sont réunis et le moteur de notre 61 redémarre tel un revenant !


Prêt à repartir ???

 
Il ne reste alors plus qu'à faire quelques kilomètres et faire la vidange de l'huile pour se regarder, se sourire et se dire que nous avons eu encore une fois une chance incroyable dans ce mauvais pas : "On roule !" me dit Alex... Maxime et Luc nous ont accueillis chez eux les bras ouverts, Pierre s'est dévoué pour nous aider à reprendre la route au plus tôt... Une nouvelle fois, nous avons été tellement entourés et soutenus que nous pouvons reprendre la route en toute confiance et sereins face à ce qui nous attend... De retour sur l'autoroute, nous passons Bourg-en-Bresse où nous étions tombés en panne et chaque kilomètre alors franchi nous rapproche un peu plus de la Belgique où nous avons rendez-vous au port le lundi matin. Nous nous chargeons de nos sacs à dos, jetons un dernier coup d’œil à l'intérieur pour ne rien oublier et c'est sous une pluie battante que nous disons à bientôt à notre compagnon de route, sûrement un peu affaibli mais toujours fidèle. 
 
Derniers rangements, première et dernière nuit tous les trois à l'intérieur avant le grand départ

Nous grimpons tous les trois dans un taxi, puis dans un train jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulle... Tout s'enchaîne parfaitement, "ça roule" encore une fois... Et mardi 29, c'est le grand jour, il est temps de s'envoler vers le Canada. Un agent de sécurité vérifie bien que nous arrivons en tant que travailleurs temporaires et qu'un travail nous attend de l'autre côté de l'Atlantique avant de nous souhaiter une très bonne installation. Puis il nous fait passer en priorité pour s'enregistrer étant donné que nous avons un petit garçon. On dirait presque un tapis rouge qui se déroule devant nous... Nous bouclons nos ceintures tandis que les moteurs démarrent. Notre émotion monte et au dessus de nos masques, nos yeux deviennent humides tout en s'illuminant d'étoiles : ça y est, nous l'avons gagné notre Canada ! 

Nous voici aujourd'hui à Halifax, en Nouvelle-Écosse, à l'est du Canada. C'est là que notre Toyota arrivera dans une dizaine de jours par la voie maritime tandis que nous sommes en quarantaine pendant 15 jours. Une fois réunis, nous ferons ensemble les 6000 kilomètres qui nous séparent de ce petit coin de Colombie Britannique où nous avons choisi de repartir de zéro. Nous avons tout à construire, de nouveau. Mais peu importe, nous sommes ensemble et au Canada ! Enfin ! 
 
A bientôt ! 

Les Galopères

En piste !
Et pendant ce temps là dans l'Atlantique Nord...

7 commentaires:

  1. Hello les amis,
    je suis content pour vous! soyez très heureux au Canada ! :)

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  2. Salut les poulets

    C'est digne d' une saison de 24h votre dernière ligne droite! Tout au long de la lecture ya des rebondissements.

    En tout cas un gros merde pour la suite

    Des bisous
    Nico

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    1. Oui ça a été quelque chose ces derniers temps.. Merci Nico pour ton petit mot, c'est L'amour c'est ça ?

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  3. A lire la suite de votre installation !! Et de belles photos 🥰🥰🥰

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    1. D'ici quelques mois nous pourrons raconter ça oui ;-) c'est qui au fait ?

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  4. Salut! Bienvenue au Canada! Je ne sais pas si vous vous souvenez mais on s'est rencontré au Fits Roy en Patagonie. Vous m'avez aidé à redescendre jusqu'à El Chalten. La nana avec le genoux en vrac qui chialait de douleur....c'était moi ! Elise. :) Je suis maintenant installée à Toronto donc si vous avez besoin de passer une nuit ou deux de repos sur la route vers l'ouest vous êtes les bienvenue à la maison. Si jamais vous avez besoin d'aide n'hésitez pas à me contacter au 647 894 1713 ou elise.guerra@gmail.com. En tout cas bonne chance et bienvenue! Elise.

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