Juin 2018, Le Gaillard Galopère, de "retour" en France !

Ça y est, nous voici de retour en France après plus de 15000 kilomètres parcourus à travers les airs depuis Montevideo ! Là-bas, nous nous étions séparés pour quelques temps de notre cher compagnon de voyage, parti explorer l'Océan Atlantique Sud, de l'Uruguay à la Belgique, en passant par le Brésil et le Sénégal. 


Petit Toyota embarqué sur le Grande Amburgo vers les embouteillages maritimes européens

Avant tout, avant de commencer et que je laisse filer mes mots, nous allons nous excuser de la pauvreté en photos de ce nouvel article. L'appareil photo a été un peu laissé de côté ces derniers temps, mais ce n'est que partie remise ! Par contre, nous vous invitons à aller découvrir les photos de Patagonie que nous partageons au compte-gouttes pour faire durer le plaisir ! 


Sitôt arrivés, sitôt le retour s'anime ! Nos bagages ont déjà disparu à peine nous posons nos pieds à Toulouse. Nos 46 heures en transit ne sont pas de tout repos avec 2 nuits passées dans les airs, de Montevideo à Miami puis de Miami à Londres. La pause à Miami aurait pu être un jour de plage, ensoleillé et nous flânant sur la fameuse côte américaine. Miami Beach donnait l'impression qu'un énième ouragan commençait à s'installer ! Quant à notre journée londonienne ? Soleil cuisant sur le casque, parfait pour nous dessécher avant notre dernier vol tant attendu Londres-Toulouse...   


Minuit passé pour les français, vous vous imaginez bien qu'avec nos différents vols et décalage horaire, minuit ne voulait plus dire grand chose pour nous ! Toutefois, nous étions suffisamment sur les rotules pour ne souhaiter que de s'allonger dans un lit accueillant. Et bien non ! Il faudra attendre ! Nos sacs à dos, déjà considéré comme suspects à Miami et largement ouverts par les soins des douaniers peu ordonnés, sont manquants à Toulouse ! Et le pire, c'est qu'ils ne sont même pas enregistrés au départ de Londres ! 

La perte est déclarée et notre sensation d'être à poil est bien là ! Mais ce sont surtout les souvenirs d'Amérique du Sud ramenés précieusement dans ces sacs qui nous manquent maintenant que nous sommes arrivés en France, comme si ces deux sacs à dos n'étaient plus que ce qui nous restaient de notre périple ! Déjà que nous avions eu beaucoup de mal à laisser Pépère au port, maintenant, nous nous retrouvions vraiment sans rien ! Heureusement, le lendemain les sacs étaient retrouvés à Londres, chargés pour Toulouse et amenés jusqu'à nous ! 

Sitôt arrivés, sitôt nous retournions travailler ! Rien à voir avec ce que nous avions fait jusque là mais un travail de bureau à traiter des jpeg et des pdf est un bon pied à l'étrier pour nous remettre dans le bain ! Nos semaines à Albi, nos week-ends ici et là, nous organisons des retrouvailles sans pour autant vouloir voir tout le monde d'un coup ! Nous savons que nous avons quelques mois devant nous pour retrouver les uns et les autres ! 


Au turbin ! Le cerveau chauffe en plein été français !

Le retour se passe donc bien et bien que l’environnement n'est plus du tout le même depuis que nous avons quitté l'Amérique du Sud et en particulier la Patagonie, nous avons le sentiment que rentrer finalement en France, c'est un peu rentrer dans un nouveau pays où nous devons prendre nos marques ! La grosse différence qui nous saute quand même aux yeux, c'est qu'en France il y a vraiment beaucoup plus de monde au kilomètre carré ! Avec ce que cela implique bien entendu !  

De plus, ce "voyage" de 4 ans n'a jamais été une parenthèse dans notre vie, qui se ferme une fois que nos pieds quittent l'Amérique du Sud. Nous sentons bien que notre vie continue sur sa lancée, dans notre pays d'origine. Le rythme que nous avons repris est un peu celui que nous avions les dernières années avant de partir vers le Canada. Nous savons que ce nouveau moment de vie en France est la préparation d'un nouveau départ et nous prenons plaisir à le préparer. Il faut quand même dire que voici plus de 2 ans que nous pensons à ce retour. Les derniers temps, nous étions même devenus impatients de rentrer pour pouvoir commencer les démarches pour partir vivre au Canada. En Patagonie et au Chili bien sûr nous aurions aimé nous éterniser un peu plus mais nous y reviendrons !


Une belle tranche de vie !

Nous ne nous sentons pas largués, perdus voire submergés. Décalés oui puisque nous nous sentons d'ailleurs mais ce n'est pas désagréable car même au turbin, nous sommes ici en touristes avec le sentiment d'être en pleine découverte ! Par exemple, ces derniers jours, alors que nous traversions la France par les petites routes avec notre Toyota enfin récupéré à Anvers, en Belgique, nous étions admiratifs de ce pays que nous retrouvons avec des yeux curieux et avides de découvertes, appréciant ses petits villages de vieilles pierres avec leur église et son grand clocher central, visible de très loin dans les plaines vallonnées. 

Nous avons retrouvé notre compagnon de voyage avec beaucoup de joie, en particulier après nos péripéties parisiennes à la gare de bus. Nous nous retrouvions tous les 2, l'un en provenance de Montauban, l'autre de Mâcon où il était en formation. Heureux de ces retrouvailles, nous attendions notre ultime bus pour Bruxelles quand une femme, profitant de l’éloignement d'Alex vers le tableau d'affichage des quais d'embarquement, vient me demander où elle peut trouver le métro. C'est à ce moment là qu'un voleur en profite pour prendre mon sac, la femme était sûrement complice pour occuper mon attention. Je m'en rends compte et me mets à courir dehors dans l'idée de voir quelqu'un s'échapper en courant !

Alex récupère nos autres sacs et crie au voleur et nous allons dehors dans l'idée de retrouver notre sac vidé et jeté dans les poubelles du parc. Rien ! Trouver une personne du service de sécurité ? Il n'y a personne ! Demander à l'accueil qui doit contacter un agent de sécurité, Alex me laisse là et retourne faire un tour des poubelles. Il revient, l'agent de sécurité n'est toujours pas arrivé ! Retourner à l'accueil et l'agent sort alors de suite, complètement sur la défensive comme s'il se sentait accusé du vol ! Impossible de discuter avec lui !

Son responsable revient vers les bureaux à ce moment-là, vient faire un tour avec nous des endroits où ils ont l'habitude de trouver des sacs qui ont été volés, rien ! C'est qu'ils ont leurs habitudes ces voleurs et qu'ils sévissent plusieurs fois par jour. Le responsable de la sécurité nous oriente vers le commissariat le plus proche, nous y partons de suite. Sur notre chemin, nous croisons 3 policiers à vélos, trop pressés pour faire attention à notre sollicitation. "Faut-il faire un outrage à agent pour être entendus !" leur lance Alex. 

Finalement au commissariat, nous sommes prêts à faire notre déposition quand arrivent un groupe de policiers. Dans le groupe, une jeune policière faisait justement partie de ceux qui étaient à vélo. Elle vient s'excuser de ne pas avoir pu donner de l'attention à notre sollicitude et nous comprenons alors elle et nous le lien que nous avons ! Effectivement, ils venaient intervenir à la gare justement pour d'autres vols ! Une personne asiatique est avec eux, son sac à main a été volé, ainsi qu'un suspect interpellé de manière musclée qui reconnait Alex. Son complice, que nous avions vu dans la gare avant d'être volés, était d'ailleurs en garde à vue le week-end d'avant et bien connu du service... Visiblement, il peut continuer à agir sans s'inquiéter des conséquences ! 

3 semaines à peine dans un nouveau pays et nous voici déjà pris au piège dans une histoire de vol ! Ça nous rappelle notre arrivée dans le premier pays d'Amérique du Sud... Le piège c'est que dans mon sac il y avait entre autres un ordinateur et le gps de la voiture avec la carte mémoire contenant tous nos parcours à travers les Amériques. Mais surtout, il y avait la carte grise et la carte d'assurance de la voiture !! Nous voici donc sans rien pour pouvoir récupérer la voiture donc oui, pris au piège, immobilisés ! Même lors de la déclaration de vol au commissariat, le policier n'a pas pris la peine d'écrire tous ces éléments volés alors que je lui avais bien mentionné que cet écrit était la seule chose qui pourrait justifier que nous avions bien avec nous ces documents pour pouvoir retirer notre véhicule en Belgique ! 

L'impasse, la trappe, nous sommes bons pour rester à Paris le week-end en espérant que le voleur puisse être interpellé et que sac soit en partie retrouvé. Nous nous doutions bien que des papiers n'allaient pas intéresser grand monde alors que l'ordinateur ou les moyens de paiement devenaient une bonne prise ! Nous étions déjà en train de faire une croix sur notre petit week-end retrouvailles avec nos amis belges rencontrés à Whistler, revenus vivre en Belgique après la saison d'hiver que nous avions passée ensemble au Canada... 

Nous retournons à la gare dans l'espoir de négocier un nouveau trajet pour Bruxelles pour y arriver le lundi matin et tenter de faire sortir la voiture du port avec la déclaration de vol et une photocopie de la carte grise que nous aurions bien pu imprimer. Quand on pense que le procès verbal n'était même pas complet... Nous croisons le premier agent de sécurité rencontré quelques heures plus tôt, toujours sur la défensive et le ton monte et monte et monte encore. D'autres personnes se rapprochent, attirés par la scène bruyante, et l'agent de sécurité fuit la scène en ayant trouvé une tâche à faire. Des personnes qui se sont rapprochées, l'un semble préoccupé par ce qui nous a été volé... Il est aussi agent de sécurité et 2 heures après que nous ayons été volés, il a effectivement trouvé un sac aux abords de la gare...

Il nous fait venir avec lui et sur le chemin nous donne de sacrés indices qui nous laissent penser que c’est bien notre sac qu'il a retrouvé... Bien sûr, cela n'a pas été communiqué aux agents de sécurité de la compagnie de bus qui ne sont pas les même que ceux du parking loué à la compagnie de bus... Si nous n'avions pas haussé le ton, jamais nous n'aurions attiré l'attention d'Azou. Et là, Azou revient bien avec notre sac que nous sommes impatients d'ouvrir ! Un à un, je vérifie les papiers manquants. La carte grise est bien là, la carte d'assurance aussi tout comme le double des clés de notre Pépère ! Quand je découvre aussi que l’ordinateur, le gps, ma carte bleue, le chéquier et tous mes autres papiers ne manquent pas, nous éclatons de joie ! Il n'aura pris que quelques euros et dollars que j'avais en liquide...

La compagnie de bus nous programme dans l'heure un nouveau voyage vers Bruxelles, les amis belges sont mis au courant du revirement de situation et nous attendent ! Nous n'avons plus qu'à nous rendre rapidement au commissariat pour les prévenir que nous avons tout retrouvé. "Mais pourquoi faire ?" nous demande une policière à l'accueil ??? Simplement pour déclarer que nos papiers volés ne le sont plus ! Imaginez la situation si nous nous faisions ensuite arrêter, contrôle de papiers avec des papiers qui sont bien les nôtres mais déclarés volés ??? De victimes nous serions devenus suspects !?


Douces retrouvailles

C'est finalement apaisés que nous avons pu nous rendre jusqu'à Anvers où, comme à Montevideo, nous avons eu la très bonne surprise de la simplicité avec laquelle nous avons pu récupérer notre Pépère. Finalement, les temps de trajet entre les bureaux du transitaire à Anvers et le port ont pris plus de temps que les formalités en elles-mêmes ! Et quand nous avons fait un tour d'horizon de l'intérieur de notre chez-nous, rien ne manquait ! Avec Seabridge qui a organisé le shipping, nous avons eu entière satisfaction, de Montevideo à Anvers ! C'est d'ailleurs avec eux que nous avons déjà prévu de renvoyer Pépère au Canada, dans les prochains mois, nous croisons les doigts !

Nous avons passé ces derniers jours notre test de français destiné à l'immigration canadienne et dès réception des résultats, nous allons enfin pouvoir commencer les démarches de demande de résidence permanente ! 

A bientôt !

Les Galopères